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La fascination

comment trouver sa vocation

En psychologie, il existe une règle importante concernant les personnes au fonctionnement neurologique intuitif, comme le sont de nombreux surdoués. A savoir que les choix que l’on fait sont fortement influencés par l’humeur du jour, le contexte émotionnel, mais aussi la santé.

Concrêtement, quand vous êtes fatigués ou dans une période de down, toutes vos pensées, vos idées, et vos choix vont vous indiquer le chemin pour vous enfoncer encore plus dans la déprime, vous rappeler vos limites et échecs récurrents, vous tirer vers le bas que ce soit à court mais aussi long terme. La résignation en est souvent le fil directeur et fédérateur.

Tandis que lorsque que vous êtes joyeux, particulièrement en forme et en possession de tous vos moyens, vos idées reflètent l’optimisme, exploitent vos compétences à bon escient. Ces pensées positives sont celles qui vont vous tirer encore plus vers le haut, et justement vous voulez le meilleur pour vous.

Alors bien sûr, il ne faut pas être aveuglé par les pensées idyliques et vivre dans l’utopie. Mais il ne faut pas non plus se flageller et s’interdire de tenter sa chance dès qu’il existe le moindre risque d’accroc, voir d’échec.

Votre idée est-elle la bonne ? Est-elle ambitieuse, ou relète t’elle la sécurité ? Pour répondre à cette question, essayez de vous rappeler votre contexte émotionnel et état de forme physique lorsque vous l’avez eu.

Cette idée dans un coin de votre tête, abordont maintenant ce que prétendent expliquer les théories psy obsolètes concernant les surdoués.

En psychologie académique, tout le monde est pareil à la naissance d’un point de vue neurologique et comportemental. Et c’est par l’expérience, le vécu, l’environnement, familial, scolaire, professionnel et sociétal que les individus commencent à se différencier comportementalement, mais aussi psychologiquement (neurologiquement ils restent pareils). Dans ce contexte, un surdoué, tel que le décrivent des auteurs comme Jeanne Siaud Facchin, ça n’existe tout simplement pas.

L' »ancienne » théorie psy pour expliquer l’existance des surdoués que l’on observe malgré tout, c’est qu’ils surinvestissent intellectuellement, puis scolairement, puis professionnellement pour masquer un traumatisme émotionnel passé qu’ils n’ont su surmonter (s’occuper l’esprit avec du travail pour ne pas penser, ne pas affronter les émotions douloureuses, rester dans le déni), ou qu’ils essaient de compenser (besoin de redorer le blason en affichant une réussite, une volonté de prouver). Les surdoués seraient donc des personnalités fuyantes ou narcissiques ; dans les deux cas, ce sont des névrosés à soigner.

Une conséquence de cette théorie du traumatisme du surdoué est que toutes les actions exceptionnelles qu’ils accomplissent seraient uniquement motivées par des traumatismes dans l’enfance. Par exemple, tous les avocats brillants auraient été, dans leur enfances, victimes eux-même ou témoins dans leur environnement familial proche d’une grave injustice, et se seraient jurés que plus jamais cela ne devait ce reproduire dans la société, d’où leur choix de carrière. Autre exemple, les médecins hors normes, auraient tous, sans exception, fait leur choix de métier parce qu’ils n’ont pas réussi à sauver un proche gravement malade alors qu’ils étaient enfants.

Les travaux de Dabrowski sur les caractéristiques qui unissent les personnalités au parcours exceptionnels, et servent aujourd’hui à définir le groupe des surdoués, présentent une réalité tout autre. Les surdoués n’ont pas en commun d’avoir tous été traumatisés dans l’enfance, d’avoir eu un parcours chaotique et misérable. En revanche ils témoignent d’une sensibilité inhabituelle dès le plus jeune âge ce qui reflète une caractéristique innée et non pas acquise.

Les surdoués n’ont pas besoin d’avoir un trauma dans leur parcours pour réussir. Et si ils en ont, personne n’est à l’abris, ces accidents de parcours ont moins d’impact sur leur avenir qu’ont pourrait le penser. Toutes les observations de professionnels chercheurs et thérapeuthes qui se sont ou s’appuient encore auhourd’hui sur les travaux de Dabrowsky sont unanimes : les surdoués ont une capacité de résilience plus développé que la moyenne. On va même avoir le réflexe de douter d’eux quand on les entends exposer leur parcours tellement ils semblent avoir contournés les conséquences d’un traumatisme, et la rapidité avec laquelle ils ont rebondit.

En vous remémorant le développement initial sur l’influence de l’état émotionnel sur nos choix et notre parcours, pensez-vous qu’une personne, surdouée de naissance ou talentueuse par son expérience acquise, qui témoigne d’un comportement et/ou parcours exceptionnel(s), puisse réellement être motivée par un tramatisme, avoir un échec comme fil directeur de sa vie et de sa réussite ?

Je pense que non. Les surdoués d’apparence « heureuse » ne s’investissent pas à fond dans une passion ou une carrière pour s’autodétruire, mais au contraire parce que ça leur procure du bien-être. Leur pensée positive est flagrante.

J’ai mis heureux entre guillemets car évidemment certains font malgrés tous des choix à partir d’un échec, mais leur parcours est rarement identifié comme brillant par leur contemporains, et leur comportement est souvent perçu comme difficile et reflètent généralement l’insatisfaction.

Des gens que j’ai pu croisés ci et là, les passions dévorantes sont choisies suite à un mécanisme de fascination ; le fameux coup de foudre. Généralement ces personnes sont d’abord témoins d’un événement, activité devant laquelle ils tombent en admiration. La forte capacité d’empathie observée chez les surdoués n’est sans doute pas étrangère à ce mécanisme de la détection du bien-être chez l’autre.  Puis rapidement une deuxième composante intervient : l’identification au modèle pour s’approprier l’activité à son propre compte. Là c’est a capacité à rebondir à faire des choix de vie  rapides et motivés par l’optimisme (la résilience).

Des exemples : Un enfant est témoin d’une intervention de pompiers avec les gros camions et tout le tralalal sensationnel, et veut devenir pompier « pinponpin ». Un jeune garçon de 10 ans zappant aléatoirement s’arrête quelques instants, subjugué, devant un ballet classique sur Arte qu’il regardera finalement jusqu’au bout. Du jour au lendemain, il s’entraine seul dans sa chambre. La semaine suivante, il demande à ses parents (leur métier importe peu) de l’inscrire à l’école de danse locale. L’année suivante, il est accepté à la formation de l’école de l’Opéra de Paris avec le projet de devenir danseur étoile.

La « passion » chez les surdoués, tel que je l’entends, ce n’est pas un simple passe-temps bouche trou, comme collectionner des objets divers suivant la mode du moment. C’est un réel projet de vie qui permet de s’épanouir personnellement tout en prenant une place au sein de la société. La pratique de cette passion peut devenir un métier, mais aussi peut rester un loisir investi et persistant.

Un apparté conte-exemple : les passions « exceptionnelles » que l’on trouve chez les surdoués ne sont pas des « intérêts restreints », sortes de tocs stigmatisants que l’on observe chez les personnes autistes et qui comprend en plus de ces premiers, des activités plus élaborées parfois assimilés à tord aux passions constructives telles que je les décris. Dans les intérêts restreints, il n’y a pas d’intervention de phénomènes d’empathie, identification, résilience que je viens de décrire. Au contraire, c’est l’isolement et l’absence d’interaction avec les pairs qui permettent à ces intérêts restreints de perdurer au fil des décenies chez un même individu.  Ce sont généralement des activités de replis, des réactions de captivité, des mécanismes sensoriels réflexes. Ils n’y a pas de rêve, de pensée constructive : elle trahissent souvent un « manque d’intérêt pour… » ce que font la plupart des gens, les activités conventionnelles. Les intérêts qui « semblent » néanmoins déboucher sur des passions, n’ont pas la possibilité de devenir des métiers tant l’objet de la passion est déconnecté de la société. Il n’est pas rare qu’un intérêt restreint ne soit pratiqué que par une seule personne au monde. L’intérêt porte d’ailleur plus souvent sur des objets (plaque minéralogiques), des concepts abstraits (les nombres), des préoccupations gores (les insectes) ; le point commun étant l’absence de l’humain, de possibilité d’échange avec l’autre. Le fonctionnement neurologique autistique est responsable de ce phénomène, par exemple la méthode d’apprentissage différente de la normale, qui privilégie la détection de structures, de récurrences au milieu du chaos ambiant, là où la normale privilégie le mimétisme avec un modèle (les autres humains).

Les passions « exceptionnelles » ne sont pas non plus des activités de repli et d’isolement  comme celle qui aboutissent à des pseudo « communautés » virtuelles (dont les membres ne se connaissent pas vraiment), ex les jeux vidéo, etc.  qui sont motivées par la fuite de la réalité, la peur d’affronter l’autre ou le fait de ne pas assumer un complexe, l’incompréhension du monde. Les authentiques  passionnés assument tout, n’ont peur de rien, ni du ridicule, ni d’être perçu comme bizarre, ni d’être mis de côté par ceux qui ne comprennent pas ou ne partage pas leur motivation.

Je me répète, mais les surdoués ont une bonne capacité de résilience. Ceux qui ont connu un ou plusieurs traumatisme(s) en ont généralement guéri plus vite qu’ils ne le pensent, ou échappé aux conséquences plus aisément que d’autres.

Les surdoués consultent parfois pensant que leur « traumas » sont responsables de tout. Mais généralement, ceux-ci ont, ont eu, peu d’impact sur le parcours des surdoués quand leur choix de carrière, leur projet de vie, ont été fait par « fascination ». Pour ces gens, la cause de leurs problèmes du présent est ailleurs : dans leur méconnaissance de leur statut de surdoué, leur manque de connaissance sur ce qui les différencie de la normale, et leur manque de maîtrise sur les phénomènes sociaux qu’ils ne comprennent pas toujours car ils ne pensent pas comme tout le monde, et que c’est justement ce même « tout le monde » qui a conçu et donne un avenir à ces phénomènes sociaux.

Seuls ceux qui ont faits un changement de direction important motivé par un accident de parcours, sont aujourd’hui dans une configuration d’autodestruction. Pour ces derniers, le reconstruction sur de bonnes fondations est nécessaire. Première étape, relire son passé pour identifier quand ça à dérappé. Deuxième étape,la plus importante : se donner des opportunités, tester des nouveaux trucs tous azimuts jusqu’à être frappé de fascination.

Pour rester sein de corps et d’esprit, essayez de ne pas trop accorder d’importance à la recherche d’injustice et à la détection de malveillance dont vous seriez victimes. Vérifiez simplement que vous êtes toujours fasciné par ce que vous faites dans la vie.

Alexis,  Septembre 2018

Accepter d’être différent

Trop de personnes perçoivent l’absence d’efforts pour être essayer d’être (ou paraître) normal comme un comportement nocif de laisser-aller, une forme d’abandon.

Ceux-ci ignorent certainement, par manque d’expérience de la vie, que le renoncement n’est pas nécessairement une faiblesse.

Renoncer à poursuivre dans une voie sans issue, demande une aisance mentale à prendre de la distance vis-à-vis des événements et de soi-même.

Ne pas se laisser diriger malgré-soi par notre propre psychorigidité, nos propres certitudes est un combat permanent et s’affronte avec courage et une motivation en béton sous-jacente.

Ne pas insister dans l’erreur, c’est assumer l’échec…

Assumer l’échec c’est fermer une porte pour en ouvrir une autre en évitant les courants d’air (ou interférences)…

Ouvrir une nouvelle porte, c’est rebondir vers autre chose de tout aussi valable, voir meilleur…

Rebondir, c’est être résilient…

Être résilient, c’est être un crach…

Et être un crach, c’est avoir un haut potentiel de développement…

Avoir un grand potentiel devant soi, c’est avoir des perspectives de réussite non négligeable…

Quand on a la réussite devant soi, très souvent on l’a aussi derrière soi et maintenant…

Quand on réussi à bien échouer comme il faut, on a une bonne estime de soi…

Quand on a une bonne estime de soi, c’est plus facile d’être heureux.

Quand on est heureux, on rayonne et on s’en fout de se que disent les gens qui ne pensent pas comme nous…

Quand on rayonne radioactif, on contamine les gens qui pensent pas comme nous qui se mettent alors à penser comme nous…

La faute à leur instinct de mimétisme qui les conditionnent à imiter les gens biens autour d’eux, en incluant ces mêmes gens différents qui innovent en faisant des trucs complètement asociaux de prime abord…

Quand tu cherches pas à t’intégrer à tout prix, t’es un électron libre…

Quand t’es un électron libre, t’es un créatif qui invente sa propre voie…

Quand t’es créatif, t’es utile…

Quand t’es utile, t’as un bon salaire…

Quand t’as un bon salaire, on dit que tu réussies dans la vie…

Quand tu réussies dans la vie, les gens te donnent le droit de donner ton avis…

Quand on te donne le droit de ramener ta fraise, tu ne te gènes pas de le faire…

Et quand t’as aucun complexe à afficher une différence, tu le fais…

S’afficher, c’est souvent perçu comme de la vantardise…

Narguer les autres, ce serait plus un vice qu’une faiblesse…

Et souvent les agresseurs dérangent moins que les victimes…

Accepter d’être différent, c’est se battre contre la pensée castratrice de gens qui pensent qu’on est tous pareil…

Par exemple, les visionnaires d’un monde idyllique, d’une communauté pacifiste de partage en symbiose absolue entre les êtres humains tous égaux, explosent parfois de colère et seraient presque prêt à tuer pour faire disparaître tout ce qui pourrait prouver l’existence du contraire…

Affronter des monstres, c’est être un héros…

Les héros dans les films, ça a des super-pouvoirs…

Mais les héros du monde réel, finissent souvent au cimetière ou en prison…

La prison, c’est pas toujours confortable, même quand elle est dorée…

Mais parfois, c’est choses sont telles qu’on n’a pas vraiment l’option d’être et de faire comme tout le monde…

Quand on est marginalisé, on cherche les autres fans de Jean-Paul Belmondo pour se faire des films et des délires ensemble…

Ou alors, si les fans sont vraiment trop tarés, on explore le Far-West comme Lucky Luke…

Quand on commence à trouver de la fantaisie dans sa propre condition, c’est là qu’on commence à en vouloir plus, et à assumer un choix de vie…

Tout ça pour dire que souvent, il est préférable d’accepter d’être perçu comme bizarre et de bien vivre dans la marge plutôt que d’accepter la torture d’être mal intégré, notamment en tentant de se faire passer pour quelqu’un d’autre.

Alexis, Juillet 2018