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Voir et reconnaître l’autre n1

Parfois, on se sait pas vraiment pourquoi sur le moment, mais lorsqu’on rencontre une nouvelle personne, on se dit « Tiens il/elle est comme moi ! ».

Pareil, dans la rue on croise des gens au hasard, et on se dit intérieurement « Elle est belle », « Il est con », « Je l’aime pas », « Il est gay », « L’intello de service celle-là », « Ténébreux celui-là ? » Pas besoin de leur faire passer un bilan psychologique complet. On sait à qui on a affaire au premier coup d’oeil, pourvu qu’on ait un minimum d’expérience sociale dans la vie.

Pour les surdoués, « il » paraîtrait que c’est différent. Impossible de l’affirmer si on n’a pas fait passer au suspect une batterie de tests encadrés par un professionnel (ou équipe pluridisciplinaire, soyons à la mode) dûment diplômé par l’académie de l’intelligence sérieuse et auto-assermenté par un réseau de gens qui prennent possession d’un marché dont ils s’estiment seuls légitimes à s’occuper. Les gentils clients étant ce qu’ils sont, ils revendiquent et se soumettent fièrement à cette petite manipulation qui a notamment l’intérêt de les aider à entretenir l’illusion d’un monde parfait où tout le monde est honnête comme ils pensent l’être eux-même ».

Il faut reconnaître cependant, que s’installer comme professionnel, n’est pas si simple que ça, et que malheureusement, il est difficile de se démarquer des pratiques courantes sans s’auto-saboter. Les professionnels se débattent comme ils peuvent avec les traditions et les corporatismes pré-existants qui se renouvellent de génération en génération alors que bon nombre se demandent d’où ça vient, et pourquoi on les garde si c’est pas bien. Un phénomène de psychogénéalogie collective est à étudier sur la question.

Quoiqu’il en soit, même si le professionnel, se plie à la petite comédie des tests officiels pour être en règle avec la paperasse, il sait néanmoins dès le début de l’entretien à qui il a affaire quand il reçoit un nouveau client/patient (si c’est pas le cas, fuyez !).

… Et les patients, eux-même, ont la capacité de se reconnaître entre eux. Pourvu qu’ils soient lucides sur le moment ; la prise de substances (ça déforme les perceptions) ou le conditionnement psycho-éducatif (ça biaise les interprétations des perceptions) étant bien entendu des obstacles souvent redoutables, quoique.

Disons que dans un contexte où on cherche à comprendre et maîtriser notre raisonnement de A à Z, afin de le coucher sur papier pour pondre une attestation par exemple, c’est vrai que c’est utile d’avoir quelque connaissance théoriques, c’est à dire de savoir ce que l’on cherche et quels critères sont réellement efficaces.

Puis, il y a l’empathie. Un phénomène psycho-intellectuel dont la science connaît encore assez mal les rouages, mais qui laisse régulièrement ici ou là des traces de son existence. C’est, plus qu’une simple intuition, une forme de perception inconsciente qui nous donne des informations sur l’autre, et notamment son état émotionnel.

L’intérêt dans une situation thérapeutique, est que l’empathie agit comme un système de sécurité indépendant de notre volonté. En dehors de traumatismes ponctuels, les personnes en souffrance ont souvent été conditionnées toute leur vie par une éducation collective inadaptée, ou encore avoir été manipulées dans le but de les maintenir en échec, au point que la plupart de leurs raisonnements ne se construisent plus que sur des préjugés tous les plus faux les uns que les autres. Malgré ça, leur capacité d’empathie continuera de leur donner les informations fiables, les seules en vérités, tels des grains de sables dans les magnifiques rouages de la vision artificielle de la réalité qu’elles se sont construites au fil des ans. L’empathie, sera ici la petite voix intérieure qui leur dira « cela ne correspond pas à ce qu’on t’as appris ou à tes valeurs, mais va y quand même », ou inversement « cette personne de bonne réputation te veux du mal, ne la suis pas », etc.

Il ne faut pas nécessairement chercher à comprendre les informations obtenues par empathie. Invariablement, on a la mauvaise habitude de chercher à les faire rentrer dans le moule de ce que l’on sait déjà et qu’on souhaite intérieurement entretenir. L’empathie, il faut simplement la vivre, l’accepter et la suivre inconditionnellement.

Mon conseil du jour : « Si votre tête n’y croit pas, mais que votre coeur pense avoir la bonne personne en face de vous, suivez-là sans vous retourner ! »

Alexis, Déc 2016

PS: pour ceux qui n’en dormiraient pas de la nuit, si il y a un « n1 » dans le titre c’est parce que je tease un n2 étant donné que cet article n’est pas tout à fait celui que je voulais écrire à l’origine, ça devait parler de la solitude, mais que je le garde quand même vu que je l’aurai sans doute prévu d’écrire plus tard, faut pas gâcher.